Artists in the boudoir
Posté par Miriam dans Non classé le 26 novembre 2008  à  21 h 35 min


Bonjour à toutes et tous,

Le blog des Artistes dans le Boudoir est de nouveau ouvert, après 18 mois d’interruption des programmes. Maintenant que l’équipe éditoriale est de nouveau opérationnelle, voici quelques nouvelles fraîches.

Victor Sanchez, a été fort occupé dernièrement. Repris en tant qu’artiste du staff de la toute nouvelle Galerie Artz 21 de Barcelone, il était présent à l’inauguration du 19 juin 2008 en compagnie, entre autres, de Judith Marin, Thomas Diego Armonia ou Romain Langlois. Le happening était assuré par Ich Bin ein Berliner, avec en guest star Marc Colin.

Dès le 9 octobre 2008, de nouvelles oeuvres de Victor étaient présentées au public, dans le cadre de l’exposition Fantasía erótica Japonesa.

La curatrice de l’exposition n’est autre qu’Agnès Giard, journaliste spécialisée dans les contres cultures et rédactrice à Libération, dont le dernier ouvrage, Le Dictionnaire de l’amour et du plaisir au Japon, paraîtra le 3 décembre aux Éditions Glénat. Pour les fans, une séance de dédicaces est prévue ce vendredi 28 novembre de 16 heures à 18 heures à la Librairie Brüsel (100 Boulevard Anspach à 1000 Bruxelles).

Actuellement, une autre exposition collective est en cours, à la Galerie Pictura AeternaVictor Sanchez sera personnellement présent lors des trois soirées des Nocturnes du Sablon du jeudi 27 au samedi 29 novembre, de 19h00 à 23h00.

Enfin, signalons la parution du numéro hors-série du Magazine Littéraire consacré à Sade, avec, entre autres, des contributions de Jean-Jacques Pauvert, Annie Lebrun et Pascal Pia.

A bientôt,

Miriam


Posté par Miriam dans Non classé le 16 juin 2007  à  20 h 47 min


Bonjour à toutes et tous,

Malgré une charge de travail toujours grandissante, je n’oublie pas les Artistes du Boudoir. Mais il est vrai que je n’ai pas eu le temps de mettre à jour nos news. Voici donc quelques nouvelles.

A tout seigneur, tout honneur, parlons tout d’abord de Victor Sanchez, qui fut sous les spots récemment, dans le domaine publicitaire. C’est en effet au CCB Awards de mai dernier qu’il remporta le prix special illustration pour la campagne Humo de Mortier Brigade. Pour les curieux, un exemple du travail réalisé est ici. Ce qui n’empêche pas notre talentueux artiste de préparer une toute nouvelle série d’oeuvres peintes sur bois. Il participera également à une exposition collective à la Galerie Extrapole, prévue au mois de juillet.

Ray Leaning, ensuite, qui a gagné un concours lui aussi : Erotic Signature, dans la catégorie Fine Art, pour son dessin Bastet. Congratulations, comme on dit au Royaume-Uni.

Pour ma part, et malgré un emploi du temps de premier ministre, j’ai tout de même fait quelques belles découvertes. En premier lieu, une gravure de Jean Morisot, absolument magnifique :

Mais aussi, deux superbes lithophanies érotiques de petit format, ainsi qu’une gravure dont j’ignore encore l’auteur et qui, pour le moment, m’attend sagement dans le coffre de mon antiquaire attitré. Pour patienter, je me délecte du dernier des trois dessins de Paul Emile Bécat, que je viens juste de récupérer chez l’encadreur :

Elle est pas belle, la Vie ? Et en plus, ce sont bientôt les vacances, que je vous souhaite les meilleures du monde.

A bientôt,


Posté par Miriam dans Non classé le 2 mars 2007  à  18 h 12 min


Bonjour à toutes et tous.

Rassurez-vous, il n’est pas dans mon intention d’aborder l’éternelle question de la différence entre pornographie et érotisme. Mieux vaut laisser ce périlleux exercice aux historiens de l’art, qui s’entendent mieux que quiconque à établir des distinctions et à coller de splendides étiquettes aux artistes.

C’est en pleine lecture de l’excellente Anthologie Érotique de la Censure de Bernard Joubert (voir ici une interview réalisée par Laurent Courau), que, entre rire et consternation, je m’interroge soudain sur ce qui peut en faire bondir certains, dès qu’il s’agit de sexualité. Les réactions grotesques et les jugements arbitraires des membres de la Commission de Surveillance prouvent au moins une chose : le sexe, ce n’est pas une thématique comme les autres. Mais enfin, pourquoi ?

Je ne suis certainement pas la seule à me poser la question. J’en veux pour preuve le dossier spécial paru dans Philosophie Magazine n°7, intitulé Sexe et Morale, une nouvelle approche et puisant, entre autres, aux sources de l’incontournable Michel Foucault. En introduction, Suzi Vieira évoque pêle-mêle la célèbre Affaire Spannerl’inculpation d’Henri-Claude Cousseau, ancien Directeur des Musées de Bordeaux, suite à l’exposition Présumés innocents. L’art contemporain et l’enfance ou la Campagne Marithé et François Girbaud reprenant La Cène de Léonard de Vinci. Je pourrais ajouter le scandale plus récent provoqué à Nice par l’expositionCollections privées Collections Publiques, de l’artiste Gilles Traquini à la Galerie Helenbeck. Ou, chez nos prudents voisins britanniques, la future exposition Seduced. Art & Sex from Antiquity to now, qui se tiendra dès le 12 octobre prochain à la Barbican Artgallery de Londres, et pour laquelle la directrice a pris les devants : l’entrée en sera interdite, pour la toute première fois, aux visiteurs (-euses) de moins de 18 ans. Mais où va-t-on, me demandé-je, alors que j’ai acquis hier, à la Foire du Livre, un catalogue raisonné de l’oeuvre gravé de Louis Legrand, édité par le Musée Rops de Namur, et le n°12 de la revue Les Amis de l’Ardenne, titrant en couverture d’un Eros – Hérouard magnifiquement et très explicitement illustré (est-il nécessaire de rappeler que ladite Foire est bien sûr ouverte à tous, ce et y compris aux enfants…) ?

Les limites, une fois de plus, sont mouvantes et sujettes à interprétation, sur base de critères hautement subjectifs. Jean-Jacques Pauvert, bien avant moi, s’est penché sur le problème de la valeur d’usage qui détermine qu’une oeuvre soit ou non rangée dans la production ditepornographique.

Ce qui m’inquiète profondément, c’est que, comme le souligne le dossier de Philosophie Magazine, l’on assiste à une criminalisation croissante de la sexualité. Avec, pour corollaire, non plus l’application de valeurs morales transcendantes (assimilées à une censure incompatible avec la sacro-sainte liberté d’expression), mais la mise en place, insidieuse et incontrôlable, de nouvelles normes sexuelles qui ne sont pas sans rappeler, à mon humble avis, certain eugénisme teuton de triste mémoire. L’on n’en est pas encore à déterminer detype sexuel sain.

Mais qui sait de quoi demain pourrait être fait ?

A bientôt,

miriam.


Posté par Miriam dans Non classé le 2 février 2007  à  15 h 54 min


Bonjour à toutes et tous,

Au retour du Salon des Antiquaires de Bruxelles, dont le niveau est en constante progression, et avant de nous rendre au rendez-vous annuel d’Art Brussels, une question me vient à l’esprit : le marché de l’art actuel serait-il en train de sortir de l’ornière ? Depuis quelques temps, en effet, il semblerait que l’art figuratif connaisse un regain d’intérêt de la part des collectionneurs, n’en déplaise aux critiques et journalistes d’art, qui défendent encore le conceptuel bec et ongles, tout en descendant le figuratif en flèche. Les oeuvres intelligibles, construites grâce à une maîtrise technique solide et d’après les règles esthétiques héritées du passé, selon eux, c’est totalement ringard et mille fois vu. Et puisque, faute d’avoir la culture artistique nécessaire, il leur est impossible de formuler un commentaire intelligent (n’est pas Hector Obalk qui veut), c’est en snobant leur monde d’un air supérieur qu’ils donnent le change. Résultat : les oh ! et les ah ! inspirés fusent immanquablement lors des vernissages minimalistes où l’oeuvre, c’est un mur peint en blanc. Ce qui me fait toujours penser à un conte que j’adorais étant enfant : Les Nouveaux Habits de l’Empereur; où, par snobisme, ledit Empereur se balade tout nu en rue, plutôt que d’avouer qu’il s’est fait arnaquer par son tailleur…

L’écrivain et critique d’art Jean-Philippe Domecq, depuis bientôt dix ans, dénonce haut et fort la fumisterie : les avant-gardes ont toujours voulu rompre avec ceux qui les ont précédés. A partir du cubisme, ce moment de contestation s’est accéléré. Et on a fini par considérer comme oeuvre d’art toute nouveauté. La  » rupture  » est devenue un impératif catégorique, un programme et un préjugé. Ainsi, tout habile scélérat se croit aujourd’hui autorisé à se dire artiste.

Qu’il est courageux, en clair, de braire en coeur le message que la presse et les institutions subsidiantes imposent comme la seule vérité vraie, de peur de passer pour un réactionnaire, un idiot inculte ou pire, un censeur en puissance. Se réclamer des Primitifs Flamands, d’Ingres ou de Dali, c’est s’exposer aux sarcasmes glacés d’une intelligentsia persuadée de son Génie Avant-Gardiste – et qui, à ce qu’il me semble en voyant leurs têtes de croque-morts anorexiques, ne doit pas rigoler tous les jours…

Toujours est-il que même si les prix flambent pour Warhol et Joan Mitchell, et que certain journaliste estime difficile d’imaginer un krach, malgré les mises en garde des vieux routards de la profession (hé, hé), les collectionneurs sont de plus en plus nombreux à retrouver le chemin des salles de vente et des salons d’antiquaires, où l’offre, c’est visible, est plus riche en estampes Ukiyo-e et en peinture du XVIè et XVIIè siècles qu’en montages d’alambics sur latrines et autres coulures sur toile. Et pourtant Duchamp est mort depuis belle lurette…

Je crois qu’il est temps de dire que l’imitation en peinture n’est pas un crime, que l’on imite les aplats de Van Eyck ou les rondeurs féminines; que la technique en art n’est pas une perversion, qu’il s’agisse de rendre des plis dans du marbre ou des mèches de cheveux sur du papier; que la fonction esthétique et décorative d’une oeuvre n’est pas une tare, qu’il faudrait cacher sous un intellectualisme abscons; que l’émotion artistique n’est pas une faiblesse, réservée aux trop jeunes enfants ou aux imbéciles finis et que, n’en déplaise à tout ce beau monde conceptuel plein de morgue et de fatuité, l’originalité n’excuse en aucun cas l’absence de technique et de talent. Créer, ce n’est pas clasher n’importe quoi sur la toile et pondre vingt-cinq pages d’explications fumeuses pour soutenir un concept novateur lors du vernissage top-tendance. Etre un artiste, ce n’est pas se faire mousser l’ego en disant merde à tout le monde (n’est pas Gainsbarre qui veut). Exprimer une vision artistique, ce n’est pas se positionner sur un marché, comme on le ferait pour un pot de yaourt.

J’espère encore : l’ère du tout et n’importe quoi semble toucher à sa fin.

A bientôt,

miriam.



Posté par Miriam dans Non classé le 28 janvier 2007  à  13 h 43 min


Bonjour à toutes et tous,

Suite à une discussion très passionnée dans l’équipe du Boudoir, nous avons décidé, à la rédaction, d’entamer une nouvelle rubrique consacrée, non plus à l’art, mais à nos petits violons d’Ingres personnels. Merci qui ? Merci Victor, évidemment. Que ne ferait-on pas pour cet artiste fantasmagorique et mégalomaniaque ? …

Débutons par un sujet que j’adore : l’étymologie. De nos jours, les erreurs de langage sont devenues la règle. Qui sait précisément ce que signifient « polémiste », « libre-penseur » ou, dans un registre plus proche du Cercle des Artistes dans le Boudoir, « libertin » ? Les deux premiers termes, j’en conviens, ne servent pas tous les jours. « Libertin », par contre, est fort à la mode actuellement; et la plupart de celles et de ceux qui l’utilisent le font dans une acception toute différente de celle que je me propose de vous expliquer aujourd’hui. Posons-nous la question : que signifie ce « libertin », exactement ? Un petit cours de français s’impose, auprès de Monsieur Raymond Trousson, Professeur à l’ULB, grand spécialiste du XVIIIè siècle et passionné de thématologie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur Jean-Jacques Rousseau, mais également d’une série très impressionnante de monographies et de préfaces, dont celle de « Romans libertins du XVIIIè siècle », recueil paru chez Laffont (Collection Bouquins), dont je m’inspire directement pour rédiger la note qui suit. Un résumé du texte original est disponible en ligne sur le site Bon à Tirer.

Le mot « libertin » est d’origine latine et signifiait, en droit romain, « affranchi »; il désignait les esclaves qui avaient réussi à sortir de leur servitude. « Libertinus » était assez péjoratif il est vrai car, pour le citoyen romain de souche (ingenuus), l’ancien esclave gardait toujours sur lui les traces de ses basses origines, malgré sa progression dans l’échelle sociale.

Le passage au français s’effectue en deux temps : « libertiniens » (1477), et « libertins » (1523), pour désigner une synagogue composée d’affranchis juifs qui contestaient le diacre Etienne.
Puis, sous la plume de Calvin, apparaît pour la première fois le terme « libertin », dans un traité intituléContre la secte phantastique et furieuse des libertins qui se nomment spirituels. Par « libertin », Calvin entendait « dissident », au sens religieux du terme : son traité condamne en effet des anabaptistes issus de sectes protestantes et qui prennent de sérieuses libertés avec la Parole Divine et la Bible : prétendre que tout est Dieu, que la seule morale est celle de la nature (ce que Sade claironnera quelques siècles plus tard), interpréter les textes sacrés comme ils l’entendent, nier la notion de péché et, pire que tout, prôner la communauté des biens. On imagine l’accueil que leurs idées reçurent, à une époque où l’exploitation du peuple était la règle et où le pouvoir religieux avait main-mise sur l’ensemble la société. Calvin clame son indignation contre ceux qu’il appelle des enragés et les accuse, non seulement d’être de dangereux questionneurs (ils mettent leur estude à s’enquerir plus outre qu’il ne leur appartient de savoir), mais aussi d’avoir des mœurs dépravées (ils abusent de la doctrine de l’Evangile en occasion de se desbaucher).

Ce tout nouveau terme, une fois lancé par Calvin, connaît un succès immédiat. Repris par Guillaume Farel en 1550, « libertin » devient synonyme d’athée. Premier amalgame : il ne s’agit plus de désigner de mystérieux membres d’une secte d’anabaptistes, mais toute personne qui contesterait la parole divine. Tout au long du XVIè siècle, alors que la répression fait rage, le glissement et l’extension de sens se poursuivent – non seulement chez les Protestants, mais aussi chez les Catholiques, qui ne voient pas d’un meilleur oeil la libération de l’esprit de leurs fidèles. « Libertin » entre alors dans le langage courant et l’on oublie peu à peu ce qu’il désignait à l’origine.

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Dernière modification effectuée le 21 Juin 2010